Samedi 26 novembre au TNT de Toulouse Julien Gosselin et les interprètes de sa compagnie ont été ovationnés. Le public s’est régalé de l’excellent travail de mise en scène du roman 2666 de l’écrivain chilien Roberto Bolaño. Ce travail de longue haleine est d’une originalité remarquable par le jeu et la diversité qui se sont déployés durant les cinq parties de la représentation, d’une durée de 11h05 avec quatre entractes. Malgré cette longueur exceptionnelle, le public est resté en haleine d’un bout à l’autre.
Roberto Bolaño dans son roman met en avant l’importance de la Mémoire et de la Littérature, et cela est bien présent dans cette adaptation théâtrale. Un pari gigantesque : par exemple, comment tisser ses cinq parties sur les planches ? Comment ne pas lasser le public lors de la représentation des deux parties « La partie de Fate » « La partie des crimes », dont le contenu est dur, et alors que plus de quatre heures se sont déjà passées ? Là encore pari gagné !
C’est une oeuvre qui permet de réfléchir aux rôle des intellectuels dans la société, aux faits historiques qui ont marqué le vingtième siècle, et à l’oubli. Les mises en abîme déployées par des techniques théâtrales (comme l’utilisation de la vidéo en direct en noir et blanc) concourent à la réussite de la représentation.
Vous avez un roman total ; vous avez désormais un spectacle total.
Marlene Moret